La Loutre
Figure emblématique de l’AIFCK, la Loutre a été longtemps chassée et
traquée pour sa fourrure avant les années 1970. La loutre d'Europe est un mammifère
aquatique attachant et joueur malheureusement rare et très menacée. Excellente nageuse, elle dispose de pattes palmées, d'un corps
allongé d’une longueur allant de 60 à 80 cm en moyenne, auquel il faut ajouter
une queue épaisse à la base et s'effilant vers l'extrémité de 30 à 40 cm de
longueur. Son poids peut aller de 5 à 15 kg. Son pelage, brun foncé, est
composé de deux couches : le poil de bourre, court, très fin, dense et
laineux ; et le poil de jarre, long, lisse, brillant et imperméable.
La loutre est un animal carnivore autant à l’aise sur la terre ferme que
dans l’eau où elle arrive à poursuivre les poissons dont elle se nourrit.
Elle s’amuse parfois avec ses proies en les entraînant dans des petites
baies, peu profondes, pour faciliter sa tâche. Son régime alimentaire est
constitué de 50% à 90% de poissons, le reste est constitué de batraciens, de
petits mammifères comme les jeunes ragondins, de petits amphibiens
(grenouilles, crapauds), d’écrevisses et même parfois d’oiseaux. La loutre pêche
principalement en solitaire. Elle vit principalement la nuit et pour cette
raison il est particulièrement difficile de l'observer. |
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Lors de ses
plongées, ses oreilles et ses narines sont obstruées, elle perd donc son odorat
et son ouïe ce qui handicape sa chasse. Mais grâce à ses yeux extrêmement vifs,
elle voie aussi bien sous l'eau claire qu'au-dehors. De plus, elle est munie de
vibrisses (moustaches de poils raides) fort sensibles aux vibrations. Grâce à
cela, elle parvient à repérer sa proie au fond des lits des canaux boueux et
dans l'obscurité en détectant les ondulations de l’eau émises lors de sa fuite.
Les jeunes loutres mangent jusqu'à
Dans le Marais
Poitevin, le territoire d'une loutre peut s'étendre de 16 à 60 km de
berge, voire 130 km. Le territoire d’une loutre, peu couvrir une
superficie comprise entre 5 et 10 km²
Dernier véritable refuge et emblème de la loutre, le Marais poitevin est la région française ou elle subsiste en se nourrissant principalement d’anguilles.
Elle s’y plait pour la raison qu’elles affectionnent tout particulièrement les endroits
paisibles recelant de multiples cachettes. On la trouve cependant dans d'autres
régions. . Notamment depuis quelques années en Bretagne sur la façade
atlantique ainsi que dans le Massif central et dans les Pyrénées*. On constate
sa réapparition
dans le nord de la France avec un
début de recolonisation des cours d'eau où elle avait été pratiquement
exterminée. Bien qu’elle s’accoutume des eaux glacées on la trouve rarement
au-dessus de 1500 m. On comptait en France, 50 000 individus au début du XXe siècle et un peu plus de 1000 en 1980 sur tout le
territoire français alors qu’elle est encore relativement abondante au
Portugal. Protégée depuis 1981, sa population est remontée à 2 ou 3 000 en
2010, recolonisant des rivières où elle avait disparu.
Les causes de disparition de la loutre d'Europe sont nombreuses et c'est souvent une corrélation de
plusieurs d'entre elles qui engendre sa perte. Les Loutres ont été
victimes :
1.
D'un
manque de nourriture du fait de la pollution des cours l'eau provoqué par
l'emploi des pesticides, des nitrates, ainsi que des rejets du type PCB
affectant la reproduction des poissons et la qualité de leur nourriture
2.
De
la disparition des zones humides comme par exemple les marais desséchés des
polders de la baie d'Aiguillon dans le marais Poitevin progressivement désertés
par l'espèce
3.
De
l’absence d’arbres et du bétonnage des berges depuis 1950 de nombreux cours
d’eau qui l’empêche d’installer leur catiche le long des berges..
Les zones d'expansion des crues, qui jusqu'alors formaient des prairies
marécageuses, ont été conquises par l'agriculture et parfois, les cours d'eau
ont subi des opérations brutales de recalibrage à l'aide d'engins mécaniques.
4.
De
la construction des barrages en raison de la discontinuité et de l’obstacle
qu’ils constituent
5.
Enfin,
les collisions routières tuent de nombreuses loutres chaque année, d'où
l'aménagement actuel de passages à loutres « loutroducs
« sous les chaussées afin de réduire ce phénomène.
La réintroduction de la
Loutre en France
La protection
juridique de l'espèce et l'action d'associations de protection de la nature
font que la Loutre commence à reconstituer sa population naturellement :
ses effectifs sont maintenant estimés entre 2 000 et 3 000. Bien que sa chasse soit interdite depuis 1972
la loutre est toujours menacée. Comme
l’écrevisse, la loutre semble être un moins bon baromètre que la truite pour évaluer la pureté de l'eau puisqu’elle s’accommoderait des milieux relativement
pollués notamment en Grèce.
Un 1er
Centre de Reproduction et de Réintroduction des Loutres a été ouvert en 1991 à
Hunawihr (68-France). Dans un premier temps les buts recherchés ont été la
reproduction et la création d'une souche de reproducteurs. Suite à l'aval du
Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, une expérience de réintroduction de la
loutre européenne en Alsace a aussi vu le jour en 1998
Deux espèces animales à ne pas confondre la
loutre et le ragondin
Les modes de vie de la Loutre et du ragondin
sont totalement différents ; la Loutre est carnivore alors que le ragondin
est un rongeur végétarien herbivore originaire
d’Amérique du sud.
On peut aussi différencier ces deux espèces
en observant la longueur de l’animal lorsqu’il nage à la surface de
l’eau :
Le corps de la Loutre est plus allongé à la surface de
l’eau que celui du ragondin.
Loutre
Ragondin
Encore une différence morphologique : La Loutre
possède une queue large et épaisse comparé au ragondin
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Ragondin Le
ragondin peut causer des dégâts aux plants de céréales ou aux cultures
maraîchères situées à proximité des cours d’eau. En période de gel, lorsque
les herbes aquatiques sont hors d’atteinte, il peut occasionner par écorçage
des dégâts dans les peupleraies. On lui reproche également d’être porteur de
maladies transmissibles aux animaux domestiques et à l’homme, comme la
leptospirose et la douve du foie.
Mais son
principal impact touche les ouvrages hydrauliques : en creusant ses
terriers dans les berges des canaux et les digues, il les endommage et les
plus minées peuvent céder lors des crues.
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Épreinte de loutre
L'épreinte
est l'excrément de la loutre.
Une catiche
La
catiche est le gîte de la loutre. Ces gîtes se trouvent bien cachés dans le coin le plus calme du
territoire du Marais Poitevin. Les deux ou trois petits, parfois quatre ou
cinq, naissent aveugles et sans dents ; le sevrage commence à sept semaines.
Dès l'âge de deux ou trois mois, leur première fourrure fait place au pelage
définitif.
La Loutre dans les Pyrénées
Sur une partie du réseau
hydrographique du département des Hautes-Pyrénées. L’espèce a également été
identifiée un peu plus à l'ouest, sur la basse vallée d’Aspe (département des
Pyrénées-Atlantiques) et jusqu’à l’entrée du défilé d’Escot. En Haute-Garonne,
elle est présente sur le haut bassin de la Garonne, en amont de Montréjeau.
L'espèce est apparue aussi sur le haut bassin du Sègre. Elle a aussi colonisé
les hauts bassins de la Têt et de l’Aude.