Petite anthologie de
l'esquimautage.
Les Esquimaux du Groenland ont pratiqué l’esquimautage pendant plusieurs centaines d’années avec leur kayak en peau de phoque. A cette époque les vêtements iso thermiques en néoprène n’existaient pas et c’est la notion de survie qui a contraint les Inuits à chercher et à trouver les mouvements corporels leur permettant de remettre leur kayak à l’endroit ainsi que des méthodes de sauvetage afin de ne pas périr dans les eaux glacés de l’antarctique. Ils étaient à ce point intégrés à leur embarcation de chasse qu’ils leur étaient pratiquement impossible d’en sortir tellement l’hiloire de leur kayak était petite, n’y d’ailleurs d’y rentrer sinon en se contorsionnant. On plaisante même à ce sujet en mentionnant des genoux se repliant vers l’avant ! Mais est-ce vraiment une plaisanterie ? Bien
longtemps après les Inuits c’est en avril 1932 que Marcel Bardiaux
a été le premier français à esquimauter en kayak |
Musée national de la marine |
L’esquimautage
en canoë, plus difficile à réaliser qu’en kayak n’est apparu que beaucoup
plus tard. Il faut dire que les conséquences d’un bain dans les rivières
canadiennes avec un canoë en écorce de bouleau n’étaient
pas aussi dramatiques, le risque était plus pour le matériel transporté que
pour l’équipage qui rejoignait la berge sans trop de dommage. Cette technique
a été totalement ignoré par les indiens du Canada* et c’est seulement en 1957
aux championnats du Monde de slalom à Augsbourg que, pour la première fois
dans l’histoire du canoë, un équipage C2 hommes esquimautait
pendant une épreuve internationale. Modeste, Pierre Thivans
à qui l’on demandait comment il avait pu réaliser un tel exploit avec son
frère répondit : Il
suffisait d’y penser et d’essayer pour réussir ! |
Croquis Pierre Thivans |
Et c’est vrai ! Il
faut dire que l’évolution de la forme des canoës avec bordé arrondi, rendu
possible par la construction plastique, a grandement facilité la rotation du
canoë et le redressement de celui-ci. |
*Les
indiens de la province québécoise du Weymontaching << endroit où l’on voit loin>> n’ont pas imaginés qu’ils leur étaient
possible d’esquimauter leur canoë en écorce pour sauver
la cargaison, tout au plus ont-ils pensé à adjoindre un pontage en toile pour
la protéger des projections d'eau. Il est
pourtant relativement facile pour l’équipier arrière d’un C2 d’esquimauter un canoë biplace ouvert ponté lorsque
l’équipière avant a abandonné le « domicile conjugal ». Cela leur
aurait permis de sauver quelques (petites) cargaisons. La pratique de
l’esquimautage est pour finir assez technique et demande de la précision dans
les mouvements corporels comme le précise le site de Alexandre Gerussi. . Une fois la technique
acquise, il faut plus souplesse que force pour esquimauter.