Le 20 novembre 2014, FNE, FNE Midi-Pyrénées et le
Collectif de sauvegarde de la zone humide du Testet
portent plainte contre x devant le procureur d’Albi pour quatre infractions.
Dépêche AFP
reprise ci-dessous et bien relayée dans les médias :
Sivens:
l'ONG FNE va déposer plainte
pour
infractions au code de l'environnement
L'ONG France nature environnement (FNE)
a annoncé jeudi le dépôt d'une plainte contre X vendredi matin, auprès du
parquet d'Albi, pour plusieurs infractions au code de l'environnement lors des
travaux préparatoires à la construction du barrage de Sivens
(Tarn).
"Nous
avons des éléments qui montrent que plusieurs infractions au code de
l'environnement et au code forestier ont été commises lors des travaux", a indiqué à la presse Me Alice Terrasse, en citant
la "destruction de zone humide sans
autorisation", le "non-respect d'un arrêté préfectoral", la "destruction d'habitat d'espèces
protégées" et "un
défrichement lancé sans autorisation".
Parallèlement à son dépôt de plainte, le
réseau associatif national FNE a indiqué avoir écrit au préfet du Tarn pour
"solliciter l'abrogation de toutes les autorisations délivrées" étant
donné les infractions mises en avant par la fédération d'associations et les
insuffisances relevées par le rapport d'experts pour minimiser l'impact environnemental.
"Il est écrit qu'en cas de
non-respect des règles énoncées dans l'arrêté, le préfet doit prononcer la
déchéance de l'autorisation des travaux", a avancé Anne Roc, juriste à
FNE, lors d'une rencontre avec des journalistes.
Me Alice Terrasse, qui représente FNE et
les opposants locaux réunis au sein du Collectif pour la sauvegarde de la zone
humide du Testet, a expliqué que les arrêtés
préfectoraux autorisant les travaux comprenaient "la nécessité de
préserver trois hectares de zone humide situés immédiatement en aval de la
future digue" et qu'il "s'avère que la moitié de cette zone a été
détruite".
Cette zone devait permettre de conserver
un îlot riche en biodiversité (faune et flore), capable d'alimenter les
parcelles voisines. Elle devait aussi servir d'abri temporaire -dans l'attente
de la création de mares- pour les espèces protégées vivant dans les 13 hectares
de zone humide dont la destruction était prévue.
En plus d'être des réservoirs pour la
biodiversité animale et végétale, les zones humides servent à "amortir les
variations climatiques", a expliqué au côté de FNE le chercheur à
l'université Paul Sabatier de Toulouse Laurent Pelozuelo,
spécialiste des zones humides.
"En cas de crue, elles peuvent
absorber une partie du surplus d'eau et en cas de sécheresse, elles peuvent
aussi fonctionner comme des éponges et atténuer
l'assèchement de certains cours d'eau", a-t-il
détaillé.
"Elles
ont aussi une fonction d'assainissement, car les bactéries qu'elles abritent peuvent
capter une partie des nitrates présents dans l'eau", a ajouté l'universitaire.
Le barrage de Sivens
vise à créer une retenue d'eau de taille modeste (1,5 million de m3) pour
soutenir l'irrigation de terres agricoles.
Ce projet oppose depuis des années des
associations locales au maître d'ouvrage, la compagnie d'aménagement des
coteaux de Gascogne, à qui le Conseil général du Tarn a délégué la maîtrise
d'ouvrage pour cet aménagement.
La contestation a pris un tour
dramatique avec la mort de 26 octobre d'un manifestant de 21 ans, Rémi Fraisse, membre de FNE Midi-Pyrénées. Les travaux sont
depuis suspendus.