L’énergie du
sous-sol.
La présence d’eau dans notre sous-sol favorise les échanges thermiques.
L'aquathermie
de surface comme la géothermie profonde utilise l'eau comme véhicule thermique
mais les différences entre ces deux techniques sont importantes.
Les aquifères profonds sont captifs ou en d'autre termes fermés ce qui revient à dire qu'ils ne sont pas aussi facilement réapprovisionnés en eau que les nappes libres superficielles pratiquement inépuisables compte tenu de la proximité de la rivière. Dans le cas de l'aquathermie superficielle la pompe à chaleur utilise une propriété particulière des fluides caloporteurs lorsqu'ils passent de l'état gazeux à l'état liquide en générant de la chaleur lors du changement d'état: l'enthalpie . Ce n'est pas le cas de la géothermie profonde ou les transferts thermiques se font directement dans des échangeurs à contre courant. Bien que dans les deux cas les transferts thermiques se fassent par l'eau, il y a donc une différence très importante entre la géothermie profonde et l'aquathermie superficielle. Contrairement à la géothermie profonde qui rejette l'eau servant de véhicule thermique à une température plus chaude que la température naturelle de la nappe phréatique, celle-ci est rejetée plus froide dans le cas de l'aquathermie superficielle ce qui augmente la teneur en oxygène dans l'eau, diminue l'activité microbienne. et protège l'écosystème constitué par la rivière et son sous-sol |
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Un autre avantage de l'aquathermie superficielle est le fait que la pesanteur
régit la circulation d’eau terrestre des écoulements superficiels
(ruissellement et rivières) et souterraines (infiltrations, nappes libres) ce
qui peut être une garantie de pérennité du débit si la rivière est toujours en
eau. On ne réalise pas assez que le sous-sol
alluvionnaire à proximité de nos rivières et de nos canaux favorise
généralement ces écoulements. De plus, la nappe phréatique à proximité des
rivières est souvent à faible profondeur ce qui rend son exploitation plus
facile. Le BRGM* s'intéresse d'ailleurs de plus en plus aux nappes d'eau souterraines
contenues dans notre sous-sol
Des
progrès récents permettent maintenant d’utiliser l’eau contenu en dessous de la
nappe phréatique pour chauffer une maison ou un immeuble.
Cette eau est pourtant à une température de l'ordre de 10 à 12 °C inférieure à
la température souhaitée en hiver à l’intérieur de l’habitation (environ 18 à
20°C) et l'on peut légitimement se demander comment peuvent se faire les
transferts thermiques permettant de chauffer une habitation dans ces
conditions.
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Les récents progrès permettent donc
maintenant d’utiliser des sources "fraîches" pour se chauffer en
utilisant des pompes à chaleur2) Les propriétés enthalpiques des fluides caloporteurs modernes ont été
soigneusement étudiées de telle sorte qu’ils puissent assurer des transferts
thermiques importants et restituer leur chaleur au circuit d'eau du chauffage
central après avoir été comprimé mécaniquement. Ces fluides ont considérablement évolués
depuis les locomotives qui utilisaient de l'eau comme fluide caloporteur et
la Machine de Carnot ou depuis le fréon qui était utilisé à l’origine pour
les pompes à chaleur 1ère génération. |
Ces pompes à chaleur peuvent être utilisées pour le chauffage des maisons individuelles ou des collectivités (immeubles, écoles, mairies etc..)
La revalorisation
de l'aquathermie basse profondeur en France est en
cours. L'encouragement de la Région sous forme d'aides financières importantes
qui valorisaient la mise en œuvre de ces énergies de surface dès la conception
du bien ou pour les constructions anciennes lorsque les conditions sont
favorables est en passe d'être remplacé par des prêts important à long terme et
à taux zéro. Le risque pris par le maître d'ouvrage lorsqu’il lance le forage
sans avoir la certitude qu'il sera fructueux est un frein moins important qu'il
ne l'était. (Le fond de garantie géothermie, alimenté en partie par les
pouvoirs publics, qui prémunissant le Maître d'œuvre contre les forages
infructueux avait été supprimé en 1995).
Une amélioration par l'Etat de la formation des professionnels mettant en œuvre ces énergies de surface reste cependant à faire. Le fonctionnement d’une pompe à chaleur nécessite en effet de combiner les compétences de plombier, de thermicien, d'électricien, d'électronicien et récemment d'informaticien (domotique). Peu de professionnels sont suffisamment qualifiés pour couvrir simultanément ces 4 techniques. Pour tirer profit d'un chauffage par pompe aquathermique dans le cas d'un immeuble il convient de se plier à certaines règles qui ne sont heureusement pas contraignantes pour l'utilisateur.
L’énergie
géothermique profonde
Chacun sait que le centre de la terre est constitué de roches en fusion. Ceci explique d’ailleurs pourquoi il fait si chaud au fond des puits de mines qui sont pourtant encore bien loin de la roche en fusion. Il faut dire que ces puits sont parfois très profonds parce ce que l’élévation de température en fonction de la profondeur n’est pas très importante (environ 3 à 4°C par 100m) L’homme a toujours chercher à récupérer cette chaleur. Cette récupération a souvent été facilitée par l’eau qui stagne dans les couches profondes de notre sol et qui se rapproche parfois de la surface. Certaines zones sont plus chaudes que d’autres, particulièrement les zones volcaniques. L’Islande par exemple est bien connue pour ses nombreux geysers. Cependant il arrive que des veines d’eau chaude circulent dans des régions de terrains sédimentaires comme le Jura ou même le bassin parisien1). Depuis longtemps on a réussi à récupérer cette chaleur en pompant celle-ci et faisant passer directement dans un échangeur de chaleur de l'eau froide à contre-courant de l’eau chaude pompée .
De nombreuses piscines à l’air libre sont chauffées ainsi en Islande par ce procédé très bon marché. Cela se fait actuellement dans le Jura et dans le massif central.
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Les
responsables du BRGM attirent l’attention sur le fait que la France recèle
dans son sous-sol un véritable « trésor énergétique » dont une
infime partie est aujourd'hui exploitée. Ils précisent que le bassin aquitain
et l’Ile-de-France recèle par exemple des bassins sédimentaires aquifères
ayant des ressources d'eau chaude. C’est certainement sur leur
conseils et recommandations qu’après les deux chocs pétroliers de 1973
et 1979, l'Etat a incité les collectivités territoriales à se lancer dans des
opérations de géothermie. Quelques municipalités notamment en Ile-de-France ont
été maîtresses d'ouvrage d’une cinquantaine d’opérations. La baisse du prix
des énergies fossiles ainsi que les difficultés techniques rencontrées en
raison de la corrosion des tubes métalliques ont affecté le développement de
ces procédés mais malgré ces difficultés, la plupart des puits géothermiques
construits à cette époque sont encore en exploitation. Toutes ces premières réalisations ont cependant nécessité des forages profonds et coûteux. Ce procédé malheureusement pas assez connu est maintenant utilisé par certaines municipalités dynamiques pour assurer le chauffage domestique de groupes d'immeubles collectifs avec une énergie gratuite au départ pour un coût d'exploitation très réduit par rapport à celui de l'énergie produite à partir de combustible fossile. En forant à très grande profondeur (environ -5000m) la température de l'eau est suffisamment élevée pour faire tourner une turbine à gaz et produire de l'électricité. La France est leader mondial dans ce domaine avec la centrale de Soultz-sous-Forets en Alsace
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* Bureau de recherche géologique et minière
** Ministère de l'écologie du développement et de l'aménagement durable