La
batellerie et le Canoë-Kayak
La Fédération Française de Canoë-Kayak avec ses 750
clubs répartis sur l'ensemble du territoire national, ses nombreux stades
eaux-vives est de loin la fédération sportive la plus impliquée dans le réseau
des eaux intérieures françaises. Les activités nautiques touristiques de ces nombreux
clubs sont au cœur d’un dispositif de communication avec la nature et un support
de développement local. Ces activités naturelles favorisent la cohésion sociale
entre nos scolaires, les centres de loisirs et les associations. La
communication avec la nature est incontestablement un facteur de bien être, de santé
et de développement du tourisme en France. En tant que sport de nature, la
pratique du Canoë-Kayak répond aux aspirations du public et aux dynamiques
touristiques en cours dans la société française. Au-delà du volet purement
sportif lié à la compétition en Canoë-Kayak, une des disciplines sportives rapportant
le plus de médailles à notre pays*, il y a une activité souvent méconnue qui
a connu un grand succès dans les années 50 : celle du tourisme nautique
itinérant sur nos rivières à l’aide d’engins non motorisés tels qu’un kayak ou
un canoë lorsqu’elles courent dans les régions françaises les moins peuplés. Ces
régions sont en effet de ce fait les plus accueillantes pour ce genre d’activités
du fait de l’éloignement plus important entre les villages bordant la rivière. Il
est important dans le cadre du développement du tourisme en France que soit créé
un climat qui favorise le rapprochement entre la batellerie
française et les activités touristiques liées à la pratique du Canoë-Kayak
sur nos rivières et ses canaux. Ceci principalement lorsqu’il s’agit de canaux
non dédiés aux péniches et au transport fluviale. La France, en complément de
ses belles rias bretonnes et de ce qu’il lui reste de ses rivières prends
conscience qu’il lui faut protéger ses zones humides et se doit de réaliser que
cette protection n’est pas incompatible avec la pratique d’un Canoë-Kayak
responsable dans les canaux et les courants traversant ces zones
protégées. Dans l’intérêt du tourisme régional, une activité nautique contrôlée
associée au Canoë-Kayak devrait pouvoir prendre place. La région Aquitaine Limousin Poitou Charente se doit,
au titre du développement du tourisme en France de revoir l’arrêté ministériel qui interdit depuis 1990 la navigation
en canoë ou en kayak dans le courant de Huchet. La cohabitation d’un canoë
ou d’un kayak avec les barques d’excursion ne devrait pas poser problème. Il ne
semble pas acceptable que les seules embarcations autorisées à circuler pendant
la période estivale sur ce courant unique en Europe, et de loin le plus beau
des courants landais soient uniquement les barques. Il est important de
commencer à ouvrir ces zones à un Canoë-Kayak silencieux et responsable
de son environnement. Il en est de même pour la région Pays de la Loire, des canaux qui traversent le Parc naturel régional de la Brière créé en 1970. Dans
cette région française se trouve en effet le deuxième grand marécage de France
après celui de la Camargue. En Brière, la majorité de ces canaux qui sont
pourtant des lieux publics sont malheureusement réservés à l'exploitation commerciale
en barques. Il devient important que les canaux traversant cette zone humide où
la flore et la faune règnent en maître dans un étrange monde amphibie soient
également autorisés à la pratique du Canoë-Kayak.
* Saviez-vous que le Canoë-Kayak est une des disciplines sportives qui
rapporte le plus de médailles à notre pays ?
Un exemple
récent est l’incroyable succès de la France lors des championnats du Monde 2014 de
slalom, à Deep Creek Lake (Etats-Unis.) C'est en
effet à la fois en kayak et en canoé que la France est championne du monde dans
la plus belle, la plus impressionnante et aussi la plus difficile épreuve
d’eaux vives qui soit : celle de la course par équipe en slalom. Ceci en remportant
non seulement la médaille d'or en canoë biplace hommes (C2), mais aussi en
kayak (K1) par les équipes féminine et masculine devant les autres nations. En
individuel la déception de voir Émilie, notre championne olympique et
sympathique "Dame de fer" éliminée en individuel est compensée par sa
victoire en course par équipe mais également par les deux autres victoires en
individuel révélatrices du niveau exceptionnel atteint par nos représentants.
Tout d'abord la victoire individuelle de Boris Neveu leader de la course par
équipe française victorieuse en kayak monoplace (K1). Puis celle de Fabien
Lefèvre notre vice-champion olympique 2008 qui remporte le titre en canoë
monoplace, mais cette fois en tant que représentant des États-Unis. Curieux et
heureux rapprochement entre nos deux nations dans ces championnats. Il faut
dire que Fabien avec ses 12 médailles mondiales et ses deux podiums olympiques
avait déjà beaucoup donné à la France ! Un retour en arrière d'un demi-siècle
nous rappelle que nos deux nations ont déjà fait en quelque sorte équipe en
canoë lorsque qu'un certain autre Claude Neveu a été par deux fois champion du
Monde de slalom en canoë biplace avec son équipier américain Roger Paris, ceci
après qu’ils aient descendu ensemble et en première le très difficile Grand
Canyon du Colorado.
Les sports nautiques en France en quelques chiffres
:
·
Près
de 980.000 licenciés ·
3 millions de
pratiquants ·
11.000
salariés ·
40.000
bénévoles ·
321
millions d'euros de budget cumulé. |