Les types de rivières

Le réseau hydrographique français est riche et varié.  Selon l'altitude de leur source les rivières sont d'un type différent. En allant de la mer vers la haute montagne on trouve en France des rivières de type pluviales, mixtes ou pluvio-nivales, nivales et enfin glacières. Le touriste nautique se plaint souvent de manque d’eau mais en pratique on  trouve toujours  de l’eau quelque part, chaque saison offrant un choix de parcours très variés.

Le débit selon la saison varie suivant le type de rivière

Profil d’une rivière  
 (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

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La pente

Elle se mesure en m de dénivellation par km de rivière parcouru ( 0/00 ). Une pente moyenne de 10 0/00 (soit une dénivellation de 10 m pour 1 km parcouru) laisse présager une rivière de classe III  avec passages IV. Une pente moyenne de 30 0/00  une rivière de classe V ou plus. Il ne faut naturellement pas prendre ces informations comme seul critère de jugement. Une rivière ayant une pente moyenne inférieure à 2 0/00  peut en effet cacher de redoutables pièges, ceci généralement lorsque la vallée se resserre. De même qu’il existe en haute montagne des vallées glacières ou la pente de la rivière est faible. La vitesse du courant dans le lit majeur d'une rivière est fonction de sa pente. Celle-ci peut atteindre plusieurs m/s sur les rivières à forte pente et seulement quelques cm/s sur les rivières de plaine. Un courant de 0,5 m/s peut déjà devenir dangereux pour l'homme qui se laisse entraîner par celui-ci. Lorsque la pente est très faible le risque d'inondation augmente. (Exemple de la Somme). Selon la pente, l'écoulement de l'eau vers l'aval peut être en régime turbulent ou laminaire. La théorie des écoulements fluides permet de savoir si le régime d'écoulement d'une rivière est laminaire ou turbulent. (Nombre de Reynolds).


On parle de "profil lantique" pour différentier les zones de plaine et de basse montagne à écoulement lent en régime laminaire ( Zones piscicoles telles que les estuaires et le potamon)des zones à écoulement rapide de moyenne et de haute montagne en régime turbulent pour lesquelles on parle de "profil lotique".  ( Zones piscicoles nommées rhithron et crénon )


Les vitesses d'écoulement de l’eau dans les nappes phréatiques libres constituant le sous-sol alluvionnaire des rivières est beaucoup plus faibles que celle du lit majeur de ces dernières (Cette vitesse variable selon la courbe piézométrique et la nature du sous-sol peut s'évaluer à partir de la
formule de Darcy. Disons très grossièrement qu'elle peut être 100 fois plus faible que celle de la rivière). Du type gravitaire, ces écoulements sont autant influencés par la pente que par la granulométrie du sous-sol constituant les alluvions. Concernant la pollution de ces nappes libres on ne répétera jamais assez que celui qui est en amont a une lourde responsabilité vis à vis de ceux qui sont en aval.

En complément du classement de la rivière dans son état naturel ci-dessus, l’homme façonne maintenant la rivière à son goût et l’on ne peut ignorer les rivières de type régulé et les rivières artificielles :

Régulées
Besoin d’eau pour l’alimentation en eau potable, pour l’irrigation ou pour la production d’électricité, nécessité de réguler le débit de la rivière sur son cours amont afin de limiter les inondations ou de réguler l’étiage sur son cours aval, sont autant de raisons expliquant la construction des barrages.
Ces constructions, même justifiées, nuise à l'écosystème constitué par la rivière et provoquent parfois la grogne du pécheur, de l'écologiste et aussi du canoéiste lorsqu’une dérivation assèche un magnifique tronçon de rivière. Elles provoquent plus rarement sa joie lorsqu’un soutien d’étiage ou une restitution lui permet de descendre une portion de rivière qui serait normalement à sec au milieu de l’été.

Artificielles
Les besoins de la haute compétition en slalom et le manque d’eau vive ont parfois entraînées la construction de stades nautiques, sorte de mini torrent totalement artificiel avec chutes, obstacles amovibles, virages…
En raison du manque d’eau, il a même été installé pour certaines de ces réalisations des stations de pompage en circuit fermé avec des tapis roulants remontant embarcations et pagayeurs du bassin aval vers le bassin amont !

Les zones piscicoles

Elles sont indiquées en vert foncé sur la figure ci-dessus et comprennent :

- Le crénon des espèces rhétophiles au voisinage des sources ou abonde les radiers ou l'on devrait observer plus souvent les truites fario, le chabot, ainsi que la loche et les vairons

- Le rhithron zone des espèces cyprinidés (barbeau) situé en moyenne montagne où vive vandoise, spirlin, goujon, chevaine, hotu

- Le potamon situé dans les zones de plaine à faible pente où l'on devrait trouver plus souvent la bouvière, la brème, le rotengle, l'ablette, le gardon, la carpe, le sandre
     et des carnassiers tels que le brochet et la perche

- L'estuaire où se rassemble les aloses pendant les mois de juin-juillet avant de remonter les rivières comme le font les poissons migrateurs tels que les saumons, les truites de mer et les lamproies pour aller se reproduire et déposer quelques 100 000 œufs fécondés, les alevins dévalant vers l'estuaire et la mer en septembre octobre dans laquelle ils effectuent leur croissance

Le lecteur intéressé par le sujet des périodes de montaison, dévalaison des migrateurs anadromes tels que le saumon peut utilement consulter la page suivante du site élaboré par la région Haute Normandie