Etat des barrages en France et de leur dangerosité
Dans un entretien publié le 25 mars 2008 dans Le Parisien, le député Christian
Kert, chargé d’un rapport sur l’état des barrages
et des digues en France, a mis en garde sur le danger représenté notamment par
les ouvrages «gérés par des sociétés privées», dont certains «peuvent rompre à
tout moment». Son rapport
sur l’état des barrages et des digues en France n’est pas attendu avant juin. Mais
déjà son auteur en révèle les principales conclusions dans Le Parisien.
«Le danger»
ne vient «pas forcément des grands ouvrages d’EDF mais d’un parc composé de
plusieurs centaines d’ouvrages, plus petits, gérés par des sociétés privées»,
explique le parlementaire. «Ils sont très mal surveillés» poursuit-il,
soulignant que la «vigilance» à l’œuvre pour les grands barrages,
inspectés régulièrement par les directions régionales de l’industrie et de la
recherche (Drire), «disparaît pour les plus petits
barrages». «Placés sous la responsabilité de la Direction des affaires
agricoles, ils sont contrôlés par des ingénieurs chargés de s’occuper des
engrais, des arpents, des ruisseaux». «Les barrages, ils ne savent pas
faire» ,
estime Christian Kert.
Des barrages «mal entretenus» qui «peuvent rompre à
tout moment» «Ces barrages, vieillissants et mal entretenus, peuvent rompre
à tout moment. Malgré leur faible hauteur, ils contiennent une belle retenue,
capable de menacer les campings et les habitations situés en contrebas (...).
Si on ne renforce pas les contrôles, vu l’obsolescence de nos barrages, on peut
aboutir à cette situation», assure-t-il. En revanche, le député estime que
tout risque n’est pas écarté sur les grands barrages. «Il reste une grande
inconnue : la résistance au risque sismique. EDF m’assure que leurs ouvrages,
arrimés au rocher, supporteraient une secousse, mais je n’en ai pas la preuve.
Je n’ai aucune certitude là-dessus», explique-t-il. Christian Kert met également en garde sur le danger représenté, selon
lui, par les digues destinées à contenir les «crues moyennes» des
fleuves. Toutefois, en cas de crue exceptionnelle, «les digues peuvent
céder» met en garde le parlementaire, estimant que «malgré les campagnes
de prévention, on n’empêchera pas les victimes humaines ».