Le barrage voute de Vouglans ?

Les grandes catastrophes résultants de la rupture des barrages sont la plupart du temps d'origine naturelle (pluies exceptionnelles et tremblements de terre). La première grande catastrophe d'origine technique, la rupture du barrage de Morvi est survenue en Inde le 11 août 1979 et a fait 15 000 morts. La catastrophe a été provoquée par des précipitations très abondantes et une capacité d'évacuation du déversoir largement insuffisante. La plus grave rupture de barrage est celle de Banqiao en août 1975 en Chine lors du passage du typhon Nina. Il a plus 1.060 mm d'eau en trois jours alors que le barrage avait été construit pour des précipitations limitées à 500 mm.  Longtemps resté secret, le bilan humain de cette catastrophe n'a été rendu public qu'en 2005. Il a été de 26 000 décès directs et de 145 000 décès indirects durant les épidémies et la famine qui suivirent. A ce bilan humain il faut ajouter près de 6 millions de bâtiments détruits et 11 millions de personnes déplacées.

La retenue du barrage-voûte de Vouglans sur l'ain d'une superficie de 16 km2 est la 6ème retenue artificielle de l'hexagone derrière les 3 retenues situées à l'est (Der-Chantecoq, orient, Temple) et les 2 retenues de serre Ponçon et Sainte Croix en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Cette retenue de 35 km de long sur une largeur moyenne 450 m retient un volume d'eau de 600 millions de m3.

Une image contenant montagne, nature, ciel, extérieur

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

Barrage voute de Vouglans sur l’Ain

On se rappelle les terribles dégâts causés par la rupture du barrage voute de Malpasset. Ceci alors que sa retenue de 50 millions de m3 était plus de dix fois inférieure à celle de Vouglans. On sait que le béton ne peut pas travailler en traction et qu'un barrage-voûte a la particularité de se renforcer à mesure que la pression de l'eau augmente la contrainte de compression dans le béton. Il est donc considéré en théorie à peu près indestructible...ceci toutefois à condition que ses appuis soient solides. L'apparition selon un technicien EDF d'une fissure ayant plutôt tendance à s'ouvrir au pied du barrage signifie dans la pratique une augmentation des fuites et un affaiblissement de la structure. Ce barrage à beau être sous haute surveillance ses 430 m de large et ses 130 m de hauteur constituent une menace pour les populations et les équipements situés en aval. Les nombreux petits villages et les villes de Pont d'Ain 3000 hab, Chazey 2000 hab et Charnoz 1000 habitants situées en aval du barrage serait lourdement affectées par cette rupture voire même Villeurbanne



Quelques caractéristiques comparatives :

Malpasset
Epaisseur du barrage
- Base : 6,78 m
- Crête : 1,50 m
- hauteur : 59 m
- largeur : 222 m
Cette faible épaisseur en a fait le barrage le plus mince d'Europe.

Vouglans
Epaisseur du barrage
- Base :  25 m
- Crête :  6 m
- hauteur : 103m
- largeur : 427
-capacité d'évacuation 1600 m3/s
- Production électrique annuelle 300 millions de kWh   
- Puissance instantanée :  3 turbines Francis de 68MW plus 1 groupe réversible turbine-pompe de 58 MW,

La centrale nucléaire du Bugey localisée en bordure du Rhône rive droite se trouve une dizaine de km en amont du confluent de l'Ain avec le Rhône et ne serait pas affectée selon l'EDF par une telle rupture*. Le terrain semble bien plat sur la gauche de la photo mais il semblerait qu’il ait raison à ce sujet. Une reconversion de Bugey vers le voltaïque du type Cestas près de Bordeaux produirait annuellement une quantité d’énergie comparable 350 GWh (350 000 000 kWh avec 40 MW puissance moyenne). Ceci avec un parc de 260 hectares (2,6 km2) alors que la superficie de la retenue de Vouglans est sensiblement 6 fois plus importante (16 km²)en assurant une production annuelle équivalente 300 000 000 kWh. Il y a toutefois de la réflexion à apporter avec la Solar Water Economy de l’hydrogène en ce qui concerne la puissance instantanée disponible.

 

*En effet l’altitude de Lyon (200m) et la distance Lyon Marseille (300km) ainsi que la connaissance du profil d’une rivière permet de mettre en évidence une pente moyenne du Rhône proche de Lyon voisine de 1 pour mille. Vu que la distance Bugey confluent est de l’ordre de 10 km cela correspond à une différence niveau de 10m entre le confluent et la centrale nucléaire. Ceci alors que vu la largeur moyenne de la retenue (450 m) et sa profondeur moyenne (40m) cela correspond à une hauteur d’eau inférieure à 10m u point de confluence. L’ingénieur EDF a probablement raison.