Il ne faut pas
confondre le bassin supérieur du Rhône avec le bassin du Rhône supérieur situé
en Suisse. Le Rhône,
rivière internationale prend sa source dans les Alpes Suisse près du Mont
Gothard et parcours environ 280 km avant de rejoindre le lac Léman et la
France. Le grand bassin
de l’Isère
(12 140 km²) occupe une position centrale dans cette région de France. Long de
270 km, le cours de l’Isère avant de rejoindre le Rhône près de Valence, est
globalement orienté vers le sud-ouest mais se redresse par deux fois vers le
nord-ouest. De régime glaciaire, les eaux de la haute Isère et de son affluent
rive gauche, l’Arc,
sont très froides. L’Isère sont propres jusqu’à Aime, mais le magnifique
parcours de Aime à Centron, sans doute le plus célèbre au monde, et théâtre de
très nombreux championnats du monde de slalom et de rivière sportive, est
maintenant en 2011 moins pollué par les petits affluents venant de stations de
ski. Vivifiée par le tourisme dans sa partie amont, la vallée de l’Arc, affluent rive gauche de l'Isère, est trop
industrialisée en aval de Modane pour que le tourisme nautique y trouve place.
Deux siècles d'une industrialisation peut scrupuleuse du tourisme et de la
nature (électrométallurgie, électrochimie) ont gravement détériorés cette basse
vallée. Il faut monter dans la haute vallée de la Maurienne. Toujours rive
gauche de l'Isère, mais plus au sud, dans le bassin du Drac (3 600 km²).pour trouver un
environnement plus agréable pour le tourisme nautique. La descente peut
s’effectuer du confluent des deux Dracs, blanc et noir, jusqu’au confluent de la Séveraisse
(33 km de classe II III (4). Mais c’est tout ce qui reste à faire de
cette longue rivière au régime nival de 125 km devenue une chaîne de lacs EDF.
Son principal affluent rive droite, la Romanche,
est une rivière dangereuse qui ne présente pas d’intérêt touristique.
Industrialisée et entrecoupée de barrages, elle ne peut être parcourue que sur
de tous petits tronçons, et encore. Au-dessus de
Valence, deux belles rivières se jettent directement dans le Rhône : Galaure et
Herbasse.
Juste en face mais de l’autre côté du Rhône celles du Pilat et du
Vivarais : le Gier,
le difficile Doux,
la Cance,
quel dommage que cette belle petite rivière classe II III soit l’égout d’Annonay ! Sur cette même rive, le Rhône reçoit l’Eyrieux
en aval de son confluent avec l'Isère. Difficile torrent aux crues
redoutables et fantastiques en raison de son petit bassin de 810 km² ( 4 500 m3/s
lors des crues dévastatrices du XIXe siècle !), l’Eyrieux a un bien curieux destin. Vierge de tout
ouvrage jusqu’en 1975, il est maintenant gâché par la construction de
nombreuses microcentrales ayant une production d’électricité dérisoire et
aléatoire. Ces dernières dérivent pratiquement tout le débit et il ne reste pas
grand-chose pour la navigation qui est pénible, voire impossible alors que
paradoxalement, l'administration a équipé ces sites de glissières à bateaux
inutilisables en raison du manque d'eau. D'autres barrages non équipés de
glissières, restent cependant dangereux en raison du rappel par eaux moyennes
ou fortes ! Les petits affluents de l’Eyrieux, tels que Dunière,
Glueyre,
Auzène,
sont encore plus difficiles que leur grand frère et sont réservés aux
descendeurs expérimentés.
Tout au nord et près de Genève, ce sont les rivières de Haute-Savoie avec leur deux principaux bassins ; l’Arve (2 060 km²) et le Fier (1 400 km²). Moins pollué que l’Arve, le Fier est miraculeusement beau, égrenant vallons et étranglements le long de son parcours. Après le défilé de Dingy, il réussit presque à éviter l’agglomération d’Annecy. Devant lui, se présentent les contreforts de la petite montagne d’Age qu'il pourrait aisément contourner, mais il préfère s’y enfoncer en élargissant une étroite fissure.
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