La Durance, affluent rive gauche du Rhône, irrigue
un bassin de 15 000 km². Son parcours de 350 km est divisé en deux parties par
l’immense retenue du barrage de Serre-Ponçon situé au tiers de son parcours, au
confluent de l’Ubaye.
En aval, le cours de la Durance est maintenant totalement aménagé et le débit
programmé à partir d’Embrun par 14 usines qui contrôlent, avec les cinq
barrages sur le Verdon, la production d’électricité et l’irrigation du littoral
méditerranéen. Dans son cours supérieur, la Durance reçoit sur son versant
gauche le bassin du difficile Guil (720
km²), descendant du Queyras, puis celui de l’Ubaye (970 km²). Sur sa droite, mis
à part ses petits affluents du Briançonnais tels que la Guisane, la Clarée, la Gyronde,
elle ne reçoit que peu d’apports.
La
retenue de Serre Ponçon
Dans son cours inférieur et sur le versant droit, c’est d’abord le bassin
du Buech (1
450 km²) réputé pour son régime irrégulier et où il est difficile de trouver
son bonheur entre pénurie et excès. Un nouveau barrage EDF serait maintenant
construit sur cette rivière. Sur sa gauche, les bassins de la Bléone (870 km²) et de l’Asse (610 km²) méritent un détour au
printemps. Ceux qui désirent retrouver un monde de silence seront satisfaits (haute vallée de la Bléone entre Javie et Dignes ou le rebord du plateau de Valensole sur
l’Asse).
Toujours sur la gauche, c’est enfin le bassin du Verdon (2 200 km²), dernier grand
affluent de la Durance avant le Rhône. Le Verdon, découpé en portions par de
nombreux barrages, présente peu d’intérêt pour le canoéiste, seul le haut
Verdon entre Allos et Vaucluse en amont de St André-les-Alpes présente un
intérêt.
Descendre le Grand
Canyon en canoë jusqu'au lac de Sainte Croix au fond de cette magnifique
échancrure de 1 000 m en contrebas des plateaux environnants, est un exploit
sportif qui relève plus de l’expédition que de la descente de rivière. Mieux
vaut parcourir le sentier qui part de l’entrée des gorges jusqu’au point
Sublime. Ceux qui souhaiteraient tenter cette
incroyable aventure doivent maîtriser parfaitement la classe IV. Il est
par ailleurs souhaitable de prendre un guide et de n’entreprendre la descente
que par basses eaux* (13 m3/s maximum). Mieux vaut parcourir le
sentier qui part de l’entrée des gorges jusqu’au point Sublime. Il y a,
dans le Grand Canyon des passages rocheux où le Verdon se sépare en plusieurs
bras, si l’on prend la bonne passe, il n’y a pas de risque majeur, mais si l’on
s‘engage dans la mauvaise passe, il y a quelques siphons qui peuvent être
extrêmement dangereux.
Vue aérienne du grand
canyon du Verdon
* L'été, la descente du Grand canyon du Verdon en aval de
Castellane ne peut se faire qu'avec les lâchers d'eau des barrages de Castillon
et de Chaudanne. On peut descendre un tronçon de 15 km classe II III (avec un
passage classe IV) en aval de Castellane jusqu'au Pont de Carejuan.
Après, la sortie devient impossible et c'est
l'entrée dans le Grand Canyon. Il arrive que les pratiquants du canoë-kayak et
les rafts soient privés de leur rivière favorite lorsque les responsables EDF
sont en vacances comme ce le cas le jour du 14 juillet 2006. Il reste
heureusement le cours naturel du Verdon en amont de ce barrage ou il y a assez
souvent de l'eau même en été: Après un parcours
de 10 km un peu plus difficile entre Allos et Colmar le Verdon nous réserve un
sympathique parcours de 24 km classe II III entre Colmar et le Pt de Vaucluse
avec les belles gorges de Font-Gaillardes et ses nombreux drossages