Le bassin de la haute Garonne
est la partie Sud de l’immense bassin de la Gironde (56 000 km²). C’est en
Espagne, au-delà de la frontière pyrénéenne, que se forme le rio Garona cher à Norbert Casteret. Au sud-ouest de ce bassin,
à environ 600 m d’altitude et dans le triste plateau du Lannemezan, des
rivières microscopiques telles que la Save,
le Gers,
la Louge,
prennent leur source pratiquement au même endroit et au lieu de se rejoindre,
coulent d’abord parallèlement avant de s’écarter l’une de l’autre en persistant
à s’ignorer. Elles ne trouveront un dénominateur commun, la Garonne,
que 120 km plus au nord-ouest.
L’été, lorsque les Nestes d'Aure
de Louron et de Couplan
en
provenance du massif de Néouvielle sont en crue, la Save, le Gers, et la Louge, sont pratiquement à sec. Heureusement pour elles,
lorsque la Neste d’Aure vient buter sur le plateau du
Lannemezan, sans s’y enfoncer, et se tourne vers l’est, une partie de ses eaux
est prélevée par un canal de dérivation. Celui-ci rusant avec le relief transfuse près de 10 m3/s dans le
cours supérieur de ces rivières voisines qui meurent de soif.
ll faut absolument voir, la plus belle des Nestes, celle de Couplan avant de
descendre la Neste d’Aure. On peut la remonter par
une route splendide jusqu’au superbe massif de Néouvielle, la zone aux milles
lacs.
Vue aérienne du
Massif de Néouvielle
A part les Nestes,
l’Ource et la Pique , la Garonne ne reçoit pas
d’affluents significatifs sur sa gauche. A l’est, long de 160 km, l’Ariège est le plus important des
affluents rive droite de la Garonne.
Avec un bassin de 3 860 km², l’Ariège reçoit le Grand Hers (appelé aussi Hers vif), rivière de type
montagnard au caractère changeant et imprévisible. L’Hers vif a vraiment du caractère. Au lieu de suivre
les vallées qui s’ouvrent devant lui, il traverse brutalement des barres
rocheuses, s’empêtre un peu dans ses méandres prés de Mirepoix, mais retrouve
ensuite une bonne partie de sa fougue et on peut le descendre avec beaucoup de
plaisir sur près de 100 km. Son grande frère, l’Ariège a été plus malmené par
les usines EDF et les conduites forcées qui assèchent complètement la rivière
sur 15 km en aval d’Ax les Thermes et qui font
hoqueter ses eaux jusqu’à Foix.
Toujours rive droite mais plus en
amont, la Garonne reçoit l’Arize sur laquelle l'on
peut faire une jolie promenade en canoë sur près de 20 km entre La Bastide et Maz d’Azil. A cet endroit, l’Arize qui contournait autrefois la montagne, a effectué une
percée grandiose de près de 500m relativement récente sur le plan géologique
dans le massif montagneux du Plantaurel.
La percée de l'Arize
dans le massif du Plantaurel
Encore rive droite, entre les Nestes et l’Arize on trouvera le
grand bassin du Salat (1 570 km²) avec ses
nombreux affluents, l’Arac, le Garbet,
l’Alet, le Lez.
Chaotique, compliqué, le Salat est le paradis du géologue. On trouve sur ses
rives les roches les plus variées, granite, grès, sable, schistes, flyschs, calcaire, marbre.
Le chaos se manifeste aussi dans les formes du relief. Aux passages étroits
comme celui de la Ribaute succèdent des biefs plus calmes tel le bassin d’Oust,
comme si la rivière fatiguée de lutter avec le roc préférait la facilité.