L’esquimautage en canoë,
plus difficile à réaliser qu’en kayak n’est apparu que dans les années 50 alors
que l’esquimautage en kayak était pratiqué par les Esquimaux du Groenland depuis fort longtemps.
C’est aux championnats du Monde de slalom à Augsbourg en 1957 que, pour la
première fois dans l’histoire du canoë, un équipage C2 hommes esquimautait pendant une épreuve internationale. Modeste,
Pierre Thivans à qui l’on demandait comment il avait
pu réaliser un tel exploit avec son frère Georges répondit : il suffisait
d’y penser et d’essayer pour réussir !
Et c’est vrai ! Il
faut dire que l’évolution de la forme des canoës avec bordé arrondi rendu
possible avec la construction plastique à grandement
facilitée la rotation du canoë.
Position de la main
tenant le collet
Figures pour
canoéiste bordé à droite
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Main basse normale Position de la main
basse proche de la pale active pendant la propulsion avec la paume de la main
est dirigée vers le bas (pronation). L'esquimautage est plus
puissant en fin de mouvement qu’au début |
Main basse retournée Le mouvement de rotation
de la main amenant la paume vers le haut (supination) permet d'obtenir un esquimautage plus
puissant au début qu’en fin de mouvement. |
En utilisant la méthode latérale à main
basse retournée, avec deux ou trois séances de 1/4h on arrive à tourner tout seul
sans trop de problème.
Lors des premiers essais et afin d’avoir les bras
croisés et correctement positionnés dans la figure de gauche avant de tenter
son premier esquimautage, on peut procéder comme pour l’esquimautage en kayak.
Le principe est toujours de retourner le bateau avec les reins et non de
remonter le corps avec la pagaie.
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Croquis Claudine Thivans |
Position de départ. Remarquer la courbure de la colonne vertébrale avec la tète près de la surface de l’eau. Le corps doit être penché vers l’avant et le plus possible sur le coté, l’avant bras tenant le manche protège le visage et la main est retournée sur le manche de la pagaie pour augmenter la puissance en début d’esquimautage. |
La rotation des hanches
est communiquée aux genoux donc au bateau grâce aux cales cuisses
indispensables pour pratiquer l’esquimautage en canoë. Le mouvement du corps
est le même pour le C1 et le C2. Une difficulté
supplémentaire en C2 est la synchronisation* des deux équipiers qui doivent
faire le mouvement de redressement en même temps. |
A la fin du mouvement,
le corps est penché vers la pagaie, et la main tenant le manche est presque
dans l’eau. Il n’est un effet possible de réussir un esquimautage que si l’on
termine le mouvement de rotation la tête pratiquement immergée. |
En complément
à la méthode latérale à main retournée, et comme en kayak, il existe plusieurs
autres méthodes.
La méthode latérale à main basse normale,
c’est dire en laissant la main tenant le collet de la pagaie dans la position
qu’elle occupe pendant la propulsion.
Cette méthode présente le désavantage d’une faible puissance au début de
l’esquimautage.
L’élégante méthode arrière, amusante
en eau plate pour ceux qui ont le sens de l’eau, elle est peu utilisée en
rivière sportive pour des raisons de sécurité
(visage trop exposé)
La méthode inversée qui peut présenter un intérêt en C2 en
évitant à un des deux équipiers de se déborder.
Pour comprendre cette méthode il suffit de regarder les trois
croquis ci-dessus à l’envers le numéro 3 devenant le numéro 1.
Cette méthode peut être envisagée en slalom par de grands champions pour gagner
du temps mais les grands champions se retournent-ils encore ?
En eaux agitées, au milieu d’un rapide rocheux et difficile avec de l’eau froide et trouble, l’instinct de conservation pousse à sortir la tête au plus vite en s’opposant à la réussite de l’esquimautage qui exige de sortir la tête en dernier. Il est donc indispensable d’acquérir les automatismes en eau plate et se dire que : - le port du casque et d’un gilet de sauvetage amorti les coups,
- la méthode latérale permet de se protéger le
visage avec efficacité ce qui limite notablement les risques de blessure.
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La
figure ci-dessous montre la faute du débutant : essayer de sortir le corps en
sortant la tête en premier
Avec une bonne
technique on arrive à esquimauter avec les mains et
sans pagaie ! |
Semi esquimautage ou esquimautage complet ?
On dit qu’il y a semi-esquimautage lorsque la remontée s’effectue du même
coté que la descente.
Il y a esquimautage
complet lorsque la remontée s’effectue du coté opposée à la descente
(le
bateau fait un tour complet)
Lorsque le canoë est en
travers de la rivière il est plus difficile d’esquimauter
vers l’aval que vers l’amont. Il peut
être difficile de mémoriser la position du canoë une fois retourné.
Si
l’esquimautage échoue suite à une tentative vers l’amont recommencez de l’autre coté en vous
débordant.
Il est je pense inutile d’expliquer pourquoi cette façon de procéder
est impossible sinon très aléatoire en C2!
Pour vos premiers essais
en C1 ou en C2 essayez d’abord l’esquimautage latérale
à main retournée en ne faisant qu’un demi esquimautage.
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Laissez vous d’abord
tomber sur tribord un des équipiers avec la main tenant le collet en
supination l’autre en pronation comme indiqué sur la vue de face ci-dessus.
(supination en C1) |
Sortez légèrement les 2
pagaies de l’eau comme indiqué sur la figure vue de
l’arrière ci-dessus. |
Faite le mouvement
appris la page précédente en vous rappelant que |
Par contre en C2, le coté de remontée est décidée une fois pour
toute à l’avance,
ce qui revient à dire
qu’en rivière sportive on ne choisi pas si l’on va faire un demi esquimautage
ou un esquimautage complet..
Les 2 équipiers étant bordés l’un à droite l’autre à gauche, il est souhaitable que l’un des deux fasse un changement de mains. Celui qui doit le faire arrivant nécessairement en position de départ après son partenaire, il est donc assuré dès qu’il est en position que son équipier est prêt. C’est donc lui qui va déclencher la remontée, c’est lui aussi, à l’occasion du changement de mains, qui positionnera sa main basse en supination pour que son action au début de l’esquimautage soit puissance et bien ressenti par l’autre équipier qui ne déclenchera son action qu’après avoir senti le début de rotation du bateau*. L’équipier qui débute le mouvement devra donc avoir la main tenant le collet de la pagaie en position retournée (supination) alors que l’équipier qui termine le mouvement devra avoir de préférence la main tenant le collet en position normale non retournée (pronation) ceci avoir une finale efficace
*En C2 l’équipier qui n’a pas à se déborder doit impérativement attendre le signal de départ de son équipier qui, en commençant son esquimautage avec puissance, donne le signal de départ.