Utilité et inconvénient des barrages à clapets
Prenons à titre d’exemple le barrage à 3 clapets montré sur la photo de
la page précédente. Il est installé au départ du canal du Loing à Moncourt Fromonville (77140 Seine et Marne) au lieu-dit "Le
chaland
qui passe". A cet endroit
le Loing se divise en deux, le bras de droite formant le canal du Loing reliant
la Seine, à gauche le lit majeur du Loing. Il assure
la régulation de niveau du bassin amont en maintenant un niveau sensiblement
constant dans le canal indépendamment du débit du Loing. Il remplit la fonction
principale pour laquelle il a été construit et son utilité ne peut pas être
remise en cause. Il protège en effet des inondations les habitations situées
sur rive droite du canal en transformant en quelque sorte le canal du Loing en
une digue protectrice ne risquant pas d'être submergée lorsque du Loing est en
crue. D’autre part, en maintenant un niveau sensiblement constant dans le
canal, il assure l’alimentation des écluses situées en aval et la continuité du
trafic fluvial sur celui-ci .
Compte tenu de la solution technique retenue pour sa réalisation et de
son extrême dangerosité les panneaux de signalisation en amont sont
suffisamment dissuasifs et il faudrait vouloir se suicider pour tenter le
passage, d'autant que le bief amont a été scindé en 2 avant le barrage. Moyennant
débarquement, un passage a été ménagé permettant au touriste
nautique de contourner facilement l’obstacle artificiel constitué par le
barrage à clapet et de passer du bief amont au bief aval. Dans ce cas
particulier donc, rien à redire, le portage entre la zone d’accostage amont et
d’embarquement aval est assurée avec un confort tout à fait acceptable et
le point d'embarquement dans le bief aval est suffisamment éloigné du pied du
barrage pour que tout danger soit exclu. Il est vrai
que la VNF1) ne pouvait en effet à la fois
interdire la navigation sur le canal en Canoë-Kayak et bloquer l’accès à la
rivière !
La photo aérienne ci-dessous montre la disposition des lieux.
Le point noir
de ce barrage (et de l'ensemble des barrages à clapets) est leur conception.
Elle est la cause de leur dangerosité. Elle interdit aussi le franchissement
des poissons de l'aval vers l'amont sauf en période de crue lorsque le clapet
est baissé et que la rivière retrouve en quelque sorte son régime naturel
(clapet en position 3 de la page précédente). Heureusement, dans le cas
particulier du barrage du " chaland qui passe", on ne peut pas dire que le Loing soit véritablement « touristique » en aval de ce barrage alors qu'il le devient après Gretz sur
Loing. Ceci pour dire que créer un syndicat local d’aménagement du
Loing pour cette seule glissière n’est pas justifié. Par contre si ce parcours du Loing devait
être classé ultérieurement en tant que
*La hauteur de chute est relativement faible et
les conditions sont remplies pour que la glissière soit courte, simple à
réaliser et peu onéreuse. Cette
glissière pourrait être implantée en 1 avant l’écluse désaffectée. Le bas de la glissière serait suffisamment
éloigné du pied du barrage pour écarter tout danger. Quant à la modification du
barrage à clapet en place en adjoignant une glissière amovible sur le clapet
rive droite celle-ci est probablement envisageable mais le débit moyen du
Loing de 23 m3/s est un peu faible pour une telle réalisation.
Voies navigables françaises. (VNF)
Nota Je profite de cette page pour faire un petit clin d'oeil à la VNF. Ils ont la lourde tâche de dimensionner les vérins des écluses, ceux des barrages à clapets (qui sont parfois équipés de treuils par le fait que les efforts sont toujours dans le même sens) et probablement bien d'autres vérins hydrauliques. Ils peuvent directement à partir de ce site définir la taille des vérins en fonction des efforts à développer en poussant (sans ou avec réalimentation de la section annulaire dans la grande chambre du vérin hydraulique) ou en tirant et ceci pour les vérins double effet (unitaires ou multiples). et également pour les vérins simple effet. En compensation l’auteur de ce site remercie de réfléchir sérieusement à la sécurité des barrages à clapets en collaboration avec Hydrostadium..