L’esquimautage

 

L’esquimautage permet de remettre le canoë ou le kayak en position normale de navigation lorsqu'il a chaviré et ceci sans sortir de l'embarcation.

Pour en savoir plus sur l'origine de

 l'esquimautage et son histoire, c'est ici.

 

La pratique de l’esquimautage est technique et demande un minimum de souplesse et de précision dans les mouvements corporels.  Avec l'expérience, il faut peu de force pour esquimauter. L’esquimautage en kayak ou en canoë, quel que soit la méthode utilisée, est basé sur deux mouvements qui s’effectuent conjointement : l’appui latéral ou en balayage d’une part, le mouvement de rotation des hanches d’autre part. Lors de ces deux mouvements, les calages, trop souvent oubliés par les constructeurs de canoës ou de kayaks, sont indispensables pour transmettre le couple de redressement à l’embarcation. Une autre considération importante concerne la position de la main basse proche de la pale active, c’est à dire de la pale prenant appui sur l’eau pendant le mouvement d’esquimautage. Amusant à réaliser en eau plate, l’apprentissage de l’esquimautage est autant un jeu qu’un exercice physique. Facteur de sécurité non négligeable, utile, voire indispensable en rivière sportive, l’esquimautage permet de se sortir d’une mauvaise situation en cas de dessalage. Sa pratique demande de la technique non de la force. "L’esquimauteur" expérimenté réussit son esquimautage du premier coup en eau agité quelles que soient les circonstances. Il utilise toute une variété de techniques et de mouvements pour rétablir le bateau. Les sensations sur sa pagaie et sa position, ainsi que sa connaissance des conditions dans lesquelles il a chaviré lui indiquent ce qu'il doit faire pour se remettre à l'endroit. (Par exemple corps ou pagaie plaquée dans une mauvaise direction par le courant). En rivière sportive, ce n'est pas la pureté du geste qui importe, mais l'efficacité afin de se sortir rapidement d'une situation difficile. Les débutants doivent savoir qu'il y a une grande différence entre l’esquimautage latéral réalisé en piscine et une manœuvre complexe effectuée du côté faible* dans de l'eau glacée et brassée lorsqu'on est fatigué et anxieux. Seul l'entraînement en situation réelle permet d'acquérir une technique efficace et sûre. Par ailleurs, pour qu'il devienne réellement automatique, l'esquimautage doit être pratiqué régulièrement. Ceci est particulièrement vrai pour les pagayeurs expérimentés qui sont rarement amenés à l'utiliser en situation réelle.

 

 

Les différentes méthodes d’esquimautage

 

Une bonne introduction aux différentes méthodes d’esquimautage est la pratique de la rotation des hanches ainsi que la connaissance des réflexes sécuritaires

Les différentes méthodes d’esquimautage de la plus simple à la plus compliqué sont les suivantes :

 

-         La méthode  latérale en kayak

-         La méthode Pawlata

-          Les méthodes centrales avant et arrière

-         Avec les mains

 

Votre esquimautage est enfin sûr et efficace, bravo !  

Cette période d’entraînement à mi-chemin entre le jeu et l’exercice physique vous a fait faire un pas de géant dans votre progression et a été pour vous, du moins je l’espère, une partie de plaisir. Tout au plus avez-vous les sinus un peu douloureux si vous avez oublié de mettre votre pince-nez pendant les essais. En rivière sportive, savoir esquimauter est presque aussi important que de savoir nager. Mais il ne faut cependant pas croire que l’on vaut ensuite une classe de plus. Cette pratique une fois acquise n'autorise absolument aucune imprudence, et l'on doit naviguer comme si l'on n'esquimautait pas. En 1949, le meilleur "esquimauteur" français et promoteur de l'esquimautage, s'est noyé dans un pied de barrage que l'on ne devait pas sauter. Ceci dit, l’esquimautage, investissement valable pour sa sauvegarde et celle de son bateau, est le moyen le plus sûr de se sortir d'un mauvais pas. Il améliore incontestablement la sécurité en rivière sportive, particulièrement lorsque l’on navigue sur des rivières à gros débit ou l’entraide est aléatoire.


      
Entrainement en piscine dès 1960

L’esquimautage est aussi un moyen pour progresser dans de meilleures conditions, d’éviter les éprouvants bains à répétitions qui en ont découragé plus d’un, ceci tout en navigant sans trop dépendre des autres et en prenant plus de plaisir, ceci autant pour le dessalé que pour son entourage qui n'a plus besoin de courir les risques inhérents à tout sauvetage ou récupération de matériel. Il donne confiance au débutant et accélère sa progression. Sa pratique l'incite à prendre plus d'initiative. La sanction en cas de dessalage n'est plus un bain souvent froid et pénible suivi de l'inévitable séance de vidange. Concernant les autres menaces les plus courantes existant sur les rivières telles que siphons, branches ou troncs d’arbres immergés, drossage creux, barrage à rappel, tout ce que l’on peut dire est qu'il vaut mieux terminer son esquimautage avant d'y être confronté. Toutefois, un minimum de prudence vous permet d’éviter de telles situations dangereuses impliquant directement votre sécurité. Une bonne maîtrise de l’esquimautage ne doit pas dispenser d’apprendre à nager en eaux vives car il peut arriver, si votre jupette est défaite, que votre bateau se remplisse d’eau, situation dans laquelle il faut sortir immédiatement du bateau. Avec de l’eau à l’intérieur, le bateau risque de se coincer alors que vous êtes encore à l’intérieur. Des conseils généraux communs aux différentes méthodes précisent comment positionner la main tenant le collet, réaliser conjointement l’appui latéral ou en balayage avec la rotation des hanches.

De nombreuses autres méthodes complémentaires de la méthode latérale sont exposées ci-dessous : Esquimautage avec les mains, méthodes Pawlata, centrale, Steyr, rodéo. L’esquimautage en eaux vives et en eaux peu profondes ainsi que des conseils sécuritaires tels que le "sauvetage eskimo" y est abordé. N'oubliez pas de concentrer vos efforts dans un premier temps et lors des premiers essais en eaux plates sur une méthode sûre : la méthode latérale. Apprendre à maîtriser son stress et à contrôler sa respiration une fois retourné. Apprendre ensuite d’autres méthodes en essayant des deux côtés avec, puis avec de la persévérance sans pagaie.

  * côté amont ou côté ou l’on a le moins de force et d’expérience.

 

 

La sécurité en mer

 

Une autre belle discipline sportive et touristique est la pratique de la randonnée en mer. Elle s'effectue avec des bateaux spécialisés et homologués mer.

La sécurité dans ce domaine impose de connaître et de respecter la mer et la météo. Elle est donc souvent différente de ce qui été exposé dans ces pages qui concerne la rivière sportive. Toute promenade itinérante en mer, même par beau temps, en kayak ou en canoë est formellement proscrite au néophyte. Il existe en bord de mer, en Bretagne particulièrement, des clubs loueurs spécialisés qui sauront vous conseiller et qui proposent de véritables kayaks de mer.

L’extraordinaire site finlandais de Niko Hakkarainen donne une idée précise de la sécurité en kayak de mer. Il apporte des idées qui sont parfois utilisables en rivière sportive.

 

 

 

Photo Jean-Luc Grossmann 
(voir site Photopulse)