Le genre et le statut des rivières |
Introduction Les cours d'eau, leur
estuaire ainsi que les écosystèmes aquatiques tels que les zones humides constituées
par les marais les tourbières, les étangs et les lacs peu profonds sont les
moteurs biologiques de la planète. Bien que leurs superficies n'occupent
qu’un faible pourcentage de la surface terrestre, ces
zones humides sont sources de vie. En cas de sécheresse, leurs
réserves abondantes en eau douce irriguent les nappes phréatiques et
alimentent les aquifères profonds. De plus, zone de reproduction pour
la faune et la flore, elles constituent souvent la base de subsistance des
communautés locales. Malgré leur faible surface, voisine de 1% des terres
émergées, ces écosystèmes d’eau douce participent pour ces raisons largement
au bien-être de l’humanité. Nos
hommes politiques s'en sont rendus compte et tentent, trop peu souvent il est
vrai, de préserver la faune et la flore de nos rivières françaises et de leur
proche environnement en cherchant à rendre vie à certaines d'entre elles.
Cela au prix de trop rares et âpres discussions comme le prouve par exemple les confrontations de nos sénateurs relatives au saumon et au controversé barrage
de Poutès sur l'Allier. Les barrages transforment en
effet en profondeur l'écosystème formé par la rivière, modifient les paysages
et peuvent avoir des impacts irréversibles. Comprendre, protéger et rétablir
les écosystèmes des bassins hydrologiques est essentiel pour promouvoir
un développement humain équitable et le bien-être de toutes les espèces. Les
écosystèmes d'eau douce sont dépendants de leur environnement. Les
quelques 11 000 experts de l'union internationale pour la conservation de la
nature (UCIN) estiment qu'il est nécessaire que 17% de la surface terrestre
totale soit "séquestré" et laissé à l'état naturel pour que l'homme
vive dans un "environnement
équilibré et favorable à sa santé" pour reprendre les propres termes
de notre constitution. On estime actuellement qu'avec ses 177 500 aires
protégées répertoriées à travers le monde seulement 13% des terres émergées
sont "administrativement parlant" sanctuarisées. La plus
grande zone humide au monde est probablement celle du Pantanal de
220 000 km2 qui s’étend à la fois sur le Brésil, la Bolivie et le Paraguay. La
surface de ces zones protégées représente en France métropolitaine environ
23% de la surface totale de notre territoire de 550 000 km2. Avec
ses nombreux parcs naturels, 46 régionaux et 7 nationaux, la France est
en avance sur ces 17% recommandé par l'UCIN. Cette avance ne justifie en
aucun cas qu'elle sacrifie le
sous-sol aquatique du plus grand et probablement du plus beau d'entre eux:
celui du parc national des Cévennes. Elle dispose assurément d'autres
paradigmes pour équilibrer sa balance commerciale et satisfaire son appétit
démesuré en énergie. Un certain nombre d’options en matière d’alimentation en
eau et en énergie renouvelables sont maintenant disponibles. Elles sont
localement et écologiquement appropriées, économiquement viables et
acceptables par l’homme. Ce sont notamment préférentiellement à l’énergie hydroélectrique, la réserve importante
d’énergie thermique contenue dans l’eau des rivières compte tenu de la chaleur spécifique de l’eau, le recyclage et la
combustion des ordures, la collecte des eaux de pluies superficielles et
profondes, l’énergie électrique éolienne, bientôt hydrolienne ainsi que les
énergies thermiques solaire et enthalpique. Le site infoenergie.eu
aborde ce qui devrait préoccuper nos dirigeants actuels et futurs. Il évoque
également les actions que nous allons être amenées à prendre pour diminuer notre empreinte écologique, préserver nos ressources non renouvelables en atténuant le réchauffement
climatique. Il faut lire le merveilleux
livre de Michel Salvadori « En canoë de
la rivière à la mer » des éditions
Le Chasse-Marée |